Sexe et religion le couple est gagnant
« le couplé gagnant »
Une approche chrétienne et positive de la sexualité
Tiraillés entre une société libérale en matière de sexualité et un discours religieux souvent culpabilisant, beaucoup de chrétiens mènent en quelque sorte deux vies parallèles : l’une qui relèverait de leur foi, et l’autre de leur intimité. Or, une approche chrétienne et positive de la sexualité est hautement souhaitable. C’est ce que Roger Eykerman a voulu montrer dans son livre Tabou. [1]
Le plaisir est pour vous ! Mariage chrétien, sexualité et plaisir
Traditionnellement, on assimile la chute à l’acte sexuel. Pourtant, l’intimité physique du couple était déjà prévue avant la chute dès Genèse 2, « ils deviendront une seule chair », alors que la chute est racontée dans le chapitre 3. La sanction qui frappe Adam et Ève est liée à leur désobéissance et non à l’acte sexuel qui n’a pas encore eu lieu. Pendant des siècles, en s’éloignant de l’enseignement biblique, la religion a fait du renoncement un moyen de salut. Jusqu’au concile de Vatican II, il y a environ quarante ans, des livres de morale chrétienne affirmaient que l’acte sexuel était un « péché permis seulement dans le cadre du mariage pour avoir des enfants » !
Plaisir = récompense et déplaisir = punition
D’autre part, depuis notre enfance, nous sommes conditionnés à l’association automatique plaisir-récompense et déplaisir-punition. Ainsi, tout plaisir doit être mérité. Un plaisir reçu autrement que comme une récompense met mal à l’aise et entraîne un sentiment de culpabilité, comme si ce plaisir avait été volé. Ainsi, la sexualité étant source de plaisir, elle est forcément quelque chose de mauvais. Il est intéressant de noter que la notion de péché rapportée à la sexualité n’est pas spécifique à la Bible, comme la société essaie de le faire croire : elle se trouve aussi dans d’autres cultures, même les plus libérales en matière de mœurs. Ovide, poète fréquentant les épicuriens, mort en l’an 17 de notre ère, c’est-à-dire bien avant l’extension du christianisme dans l’Empire romain, parle dans L’art d’aimer du « péché d’amour… aussi agréable à la femme qu’à l’homme ». Dieu n’est pas ennemi du plaisir. C’est lui qui l’a créé, qui l’a donné à l’humanité avant la chute. Le plaisir est légitime dès lors que sa recherche ne devient pas le but de la vie au point de passer devant la relation avec Dieu.
[1] Éditions Farel, 2003.