L’histoire du don de célibat
Une survalorisation du célibat ne rendra pas plus heureux ceux qui le traversent avec difficulté… Une meilleure aide leur sera apportée par un enseignement équilibré, les accompagnant dans leurs besoins et leur aspiration au mariage.
Selon 1 Corinthiens 7,7, le don du célibat (ici don = « cadeau ») se compare au don du mariage. Paul souligne ainsi que le célibat peut être bon comme le mariage est bon, en fonction des personnes et des situations. Le célibat pour Paul est une opportunité à cause des «détresses de l’heure présente » (1 Co 7,26 ; et aussi v. 28 et 32-35), particulièrement à cause des persécutions contre les chrétiens; les versets suivants (36-38) rappellent qu’il est plus aisé d’être disponible pour le Seigneur en étant célibataire. Toutefois, l’apôtre n’accorde pas au célibat de supériorité morale par rapport au mariage.
« Remarquons [d’ailleurs] que l’Écriture n’exalte nulle part en Jésus le Célibataire … Jésus-Christ s’y nomme l’Époux et y figure comme le modèle des maris ! » (H.BLOCHER, « Révélation des origines », Lausanne PBU 1979, p. 102s.)
Le mariage n’est donc pas inférieur au célibat. Ce n’est pas le célibat qui est une institution fondamentale de Dieu, mais le mariage! Ce n’est pas seulement naturel de chercher à se marier, c’est aussi une démarche conforme à la volonté de Dieu. Oui, le mariage rend heureux, c’est prouvé ! Dieu l’a institué pour le bien de ses enfants, donc le mariage est important pour leur équilibre et leur bien-être. N’attendons pas pour autant de cette union qu’elle résolve les problèmes de notre existence, on le saurait depuis longtemps.
Oui, l’Homme est incomplet sans la Femme (Genèse 2.18). Dieu estime fondamentalement que la solitude n’est pas bonne pour l’Homme et il établit le mariage.
Jésus lui-même enseigne sur le célibat. Ses paroles sont rapportées dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 19, v 11-12 :
« Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus eux-mêmes eunuques, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne ».
Juste avant ces paroles Jésus explique à ses disciples que Dieu a voulu le mariage indissoluble, le divorce est permis seulement en cas d’immoralité sexuelle. Les disciples réagissent alors négativement à cet enseignement qu’ils trouvent radical et répliquent que puisque tel est le devoir de l’homme envers la femme, il vaut mieux rester célibataire ….
Le Seigneur leur répond par le verset 12 en expliquant qu’il y a plusieurs types de célibats… Le message à retenir est, que le célibat est une affaire sérieuse, que ce n’est pas une solution de fuite devant d’autres responsabilités.
Eglise et célibat, parfois un vrai dialogue de sourds
Une fois encore, cela ne place pas les célibataires chrétiens au-dessus des autres. Jésus présente le célibat comme une exception à la règle établie par le Créateur en Genèse 2.18 et il lui donne trois conditions : la première est certainement un cas d’handicap physique. La deuxième : le célibataire est forcé à le devenir par la main des hommes (castration des eunuques était une pratique dans l’Antiquité). La troisième : le célibat est un choix personnel, le renoncement volontaire au mariage pour être entièrement disponible pour servir Dieu.
Si vous êtes célibataire et désireux de vous marier, gardez confiance, même si la situation dure longtemps. Depuis l’Antiquité, les codes culturels, relationnels et sociétaux ont beaucoup évolués, la rencontre de votre moitié peut parfois prendre plus de temps que prévu. Il ne faut jamais désespérer.