Les fiançailles officialisent la relation devant l’église et la famille
IL : à partir du moment où nos deux familles voyaient d’un bon œil notre projet d’union, nous avons voulu faire les choses dans les règles et officialiser notre relation par un repas de fiançailles.
ELLE : Nous avons décidé de faire une petite fête pour manifester ainsi notre désir de nous marier, avec l’adhésion de nos familles. C’était très réussi et j’ai reçu une très jolie bague de fiançailles, symbole de la promesse échangée qui nous liait déjà et nous donnait des perspectives et de bonheur pour l’avenir.
IL : cette fête familiale nous a aussi montré l’importance de préparer notre future vie commune, de ne pas nous engager à la légère, mais au contraire de prendre avec sérieux la parole donnée mutuellement et qui impliquait de nous investir chacun pour sa part dans la construction de notre vie conjugale, afin d’en obtenir le plus de bonheur possible.
ELLE : nous avons cherché ensemble dans la Bible ce que Dieu dit de l’amour, de l’homme et de la femme qui s’aiment, de l’union possible entre eux et de ce que cela signifie.
IL : nous avons lu le « Cantique par excellence » qui décrit l’amour fort entre un homme et une femme, dans toutes ses dimensions spirituelles, affectives et physiques, et de multiples passages bibliques qui décrivent l’amour. Nous avons compris que cet amour entre un homme et une femme a une valeur spirituelle, puisqu’il est le signe sur terre de l’amour entre Dieu et ceux qui ont accepté son Alliance au travers du sacrifice parfait de son Fils, Jésus-Christ.
ELLE : j’ai partagé avec une amie mes sentiments, mais aussi mes interrogations sur le couple. Je ne voyais pas trop de joie et de bonheur manifestes chez les couples autour de moi. J’avais plutôt l’impression que les uns et les autres vivaient ensemble ou s’étaient mariés pour se caser, pour ne plus être seuls ou pour augmenter leurs ressources matérielles.
IL : je savais que c’était la femme de ma vie, mais j’ai hésité à envisager le mariage. Autour de nous, il y avait des divorces, incompréhensibles de l’extérieur, avec son cortège de souffrances et les difficultés à reconstruire sans tomber dans les mêmes ornières.
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ELLE : j’avais besoin du sentiment de sécurité que donne le mariage et d’appartenir à quelqu’un ou plutôt de faire partie d’une autre cellule de vie que celle de ma famille et dans laquelle je m’investirais. Mais je voyais aussi autour de moi, des amis qui vivaient ensemble, heureux et libres en apparence, mais avec peu de choses en commun : ils partageaient tout, mais dans le sens de distinguer ce qui était à l’un et ce qui était à l’autre.
IL : Comme s’ils érigeaient un mur entre eux, avec des domaines séparés et peu d’espace conjoint. D’ailleurs, certains, à partir du moment où ils se sont mariés pour fonder une famille, ont fini par rompre car ils avaient pris un mauvais pli et se rendaient compte qu’ils marchaient en parallèle, comme sur des rails, sans savoir mettre en commun leurs biens, aussi bien au niveau matériel, qu’au niveau des compétences, capacités, qualités et autres dons.
ELLE : en fait, ils semblaient bénéficier des agréments de la vie de couple et en tirer le meilleur sans avoir compris comment s’y investir, y donner le meilleur de soi pour le bénéfice des deux.
IL : étant très amoureux, il m’était insupportable de penser qu’un jour je pourrais la perdre. J’avais envie de tout lui donner et d’abord l’assurance d’être toujours à ses côtés et de tout faire pour qu’elle puisse se sentir en sécurité avec moi. Je me sentais capable de la défendre et de la protéger contre tous « les ennemis », toutes les adversités et surtout de les vaincre pour elle.
ELLE : quand Il m’a demandée en mariage, j’ai dit « oui » sans hésiter. J’appréciais son souci de faire les « choses » dans l’ordre et de me confier sa vie alors que je ne savais pas grand-chose de la façon de vivre en couple, ni de satisfaire les attentes d’un mari.
IL : nous avons « potassé » un tas de livres, été voir des films, lu des revues spécialisées sur le couple. Ça nous a apporté un certain savoir, mais il a fallu l’assimiler et en faire quelque chose qui soit à nous, pour pouvoir inventer notre vie de couple et la construire de façon harmonieuse.
ELLE : nous avons découvert que nous pouvions et devions être les artisans de notre vie conjugale ; qu’il dépendait de nous qu’elle soit réussie dans son ensemble et que nous devions mettre toutes nos qualités, capacités de tous ordres dans le même panier, pour en tirer le meilleur en visant un équilibre.
IL : être les architectes de notre vie commune me plaisait bien comme idée. J’avais plein de projets dans la tête et hâte de les partager avec ELLE. C’est là que nous avons été confrontés à nos différences. Dans tel domaine, elle voyait les choses comme cela et moi je les envisageais d’un point de vue différent. C’était agaçant et même irritant parfois !
ELLE : je le trouvais égoïste quand il semblait ne tenir compte que de ce qui était concret. Pour ma part, j’estimais que l’important c’était nos relations, notre entente, notre manière d’être avec les autres. Pour lui, c’était plutôt le côté pratique, qui comptait, orienté vers ce qu’il fallait faire ou ne pas faire.
IL : je me demandais quelquefois si nous arriverions à trouver un accord et si je ne devrais pas céder pour ne pas la contrarier. Je craignais avant tout que ces divergences d’opinions et de visions de la vie conjugale l’incitent à ne plus m’aimer ou à me voir avec trop de défauts à ses yeux.
ELLE : je me disais qu’ils sont bien tous pareils : ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et se comportent comme de grands gamins pour les choses qui me paraissaient importantes. Heureusement, les moments d’intimité où nous éprouvions la solidité de notre amour mutuel, où nous confirmions notre désir de tout partager, de construire ensemble, effaçaient tous ces différends.
IL : nous avions plein de projets, les uns fous, les autres raisonnables ou réalistes. Nous étions d’accord sur les grandes lignes de notre vie future, sur la façon dont nous nous investirions dans les tâches de la maison, sur notre vie professionnelle, sur nos loisirs, sur les enfants à venir, les relations « extérieures » à notre couple.
ELLE : nous nous sentions capables à deux de vaincre les difficultés et d’avoir suffisamment de maturité et d’amour pour rester transparents l’un vis-à-vis de l’autre, sincères dans l’expression de ce que nous ressentions face aux crises et fidèles à nos engagements.
IL : c’était important pour nous de garder à l’esprit cette question de fidélité à notre engagement l’un vis-à-vis de l’autre. Pour nous, les fiançailles étaient vraiment ce temps de décision personnelle, délibérée, indéfectible, de faire confiance à l’amour de notre vie et de tout faire pour mériter sa confiance.
NOUS : Les fiançailles n’ont pas pour but d’organiser seulement la cérémonie du mariage, mais surtout de préparer la vie future du couple. Avant de décider des fiançailles, il est essentiel que les deux réfléchissent ensemble sur une promesse qui les engage pour la vie entière. Ils doivent prendre du temps pour se connaître, pour exprimer leurs inquiétudes ou leurs espoirs, leurs désirs ou leurs exigences. Il est important de ne pas s’engager à la légère, de prendre le temps de connaître son compagnon ou sa compagne de vie et de choisir de façon responsable. Pour cela, il convient d’éviter de céder aux influences de la société actuelle ou à la pression de la famille ou des amis.
Un futur couple ne se construit pas à l’envers : ce n’est pas la relation sexuelle qui va justifier la vie de couple, ni la venue d’un enfant, ni une longue cohabitation où de mauvaises habitudes sont prises, ni une forte amitié, ni le partage d’une même foi. La période des fiançailles est ce temps privilégié où l’amour réciproque peut se cultiver et s’épanouir. C’est donner tout son cœur à celui et à celle qu’on aime. C’est aussi se communiquer sa façon d’être, dans un même esprit et d’envisager ensemble l’avenir commun, qui inclut les convictions religieuses et la manière de mettre en pratique sa foi en Dieu. En effet, l’amour englobe les trois dimensions de la personnalité : esprit, âme et corps et si l’esprit est habité par des conceptions religieuses différentes ou trop éloignées des principes bibliques, cela risque de produire des divergences.
L’attirance physique est très importante, elle est cette composante de l’amour entre un homme et une femme, fondamentalement différente de tout autre amour ou affection ou amitié et qui engendre le désir d’appartenir totalement à l’autre, pour devenir une unité nouvelle et vivante sur tous les plans de l’être. La parole échangée mutuellement est une promesse, c’est-à-dire un engagement de fidélité par rapport au projet d’une vie commune à venir, où chacun est prêt à investir le meilleur de lui-même. Une parole est donnée comme un serment, c’est un engagement vis-à-vis de l’autre avec le désir de s’investir et de donner le meilleur de soi dans cette relation privilégiée et exclusive. La période des fiançailles permet d’entretenir et de cultiver le sentiment amoureux et de le faire grandir vers un attachement réciproque qui ne dépend plus uniquement de ce qu’on reçoit de l’amour de sa vie, mais de ce que chacun s’engage personnellement à donner.
Dans ce temps, chacun a l’opportunité de découvrir le caractère de l’autre, ses qualités, ses attentes, ses désirs : la promesse mutuelle est mise à l’épreuve de la réalité de l’autre, avec son histoire, son passé, son éducation, ses habitudes, ses exigences. Les fiançailles permettent la mise en place d’un contrat d’alliance entre les deux partenaires qui établissent les grandes lignes de leur vie future comme un architecte dessine les plans d’une maison. Ils envisagent d’un commun accord des règles de fonctionnement qui leur conviennent à tous les deux et des lois de fidélité, de loyauté pour entretenir la relation et viser le bien-être en couple. Ils deviennent les artisans de leur vie conjugale. Le mot « fiançailles » évoque l’espérance, la fidélité, l’amour, avec la promesse d’une alliance, d’un mariage qui sera le jardin où pourront s’épanouir toutes les fleurs et les fruits de cet amour.
Les fiançailles, de même racine latine que : confiance, fidélité, foi, offrent la possibilité de donner officiellement sa foi, sa fidélité, en un mot sa confiance à la personne aimée. C’est s’engager moralement vis-à-vis de quelqu’un en attendant de s’engager physiquement, matériellement, concrètement, avec cette personne par le mariage. Foi, fidélité, confiance, confidences, fiançailles, ont la même racine et signifient loyauté, sincérité, respect, discrétion, honnêteté, dévouement, conscience, réciproques. La fidélité est la marque de l’attachement.
Odile CHAUVET- tous droits réservés